Cette exposition, présentée par le Musée d’art Agnes Etherington de l’Université Queen’s, et le Musée canadien de l'histoire (Gatineau, Québec), avec l'appui et la collaboration d'organisations du Nunavut (archives de Pond Inlet, Itaq et Ilisaqsivik), se penche sur une période de bouleversements dans l'Arctique canadien, grâce à une collection unique de dessins assemblés par Terry Ryan, un artiste et conseiller artistique qui a travaillé à Cape Dorset. Ces dessins, réalisés sur trois mois au début de 1964 par des hommes et femmes inuits résidant dans des collectivités du nord de l'île de Baffin, comme Clyde River (Kanngiqtugaapik), Pond Inlet (Mittimatalik) et Arctic Bay (Ikpiarjuk), documentent avec brio les perspectives des Inuits sur la vie quotidienne, l'histoire et la mémoire, à une époque de profonds bouleversements sociaux. Les dessins choisis pour l'exposition abordent trois thèmes : Transmettre les identités, Sur la terre, et Nos histoires. Grâce aux clips vidéo accompagnant les dessins, les visiteurs découvriront les voix et les réflexions des artistes, mais aussi de leurs descendants et amis, qui leur permettront d'établir un rapport intime avec les gens, les événements et les thèmes représentés, tout en soulignant l'importance toujours vive du patrimoine culturel pour les collectivités actuelles.
Cette exposition, organisée par Norman Vorano, professeur adjoint d'histoire de l'art à l'Université Queen's et conservateur de l'art autochtone au Musée d’art Agnes Etherington de l’Université Queen’s, a été produite avec l'aide de Rosemary Legge, stagiaire, grâce notamment à une subvention du Programme d'aide aux musées du gouvernement du Canada. Elle sera présentée au centre d'apprentissage culturel inuit Piqqusilirivvik à Clyde River, aux archives de Pond Inlet et au Musée Nunatta Sunakkutanngit d'Iqaluit à partir de la fin de l'été 2017, puis au Musée canadien de l'histoire et ailleurs au Canada.
Avant que l'influence grandissante de la civilisation du Sud ne remplace le passé dans l'Arctique, et dans bien des cas le mode de vie et de pensée présent parmi les Inuits, […] on doit tenter d'encourager et de recueillir tout exemple d'expression graphique disponible.
Je suis reconnaissant à mes parents d'avoir pu laisser quelque chose derrière eux. Je ne savais pas qu'ils avaient laissé ces dessins. Quand je les ai regardés, j'ai été étonné. Ce sont des dessins uniques, différents. Ils parlent de l'histoire, de la langue, de la culture des Inuits : vêtements, mode de vie, légendes, animaux, tout pour les hommes et les femmes.
C'est un grand honneur et un grand bonheur d'avoir pu parler de ces dessins, car ils rendent ma vie meilleure en me rappelant notre mode de vie à l'époque. Quand je vois ces dessins, je pense que c'était comme ça qu'on vivait, et je peux me rappeler les choses qui arrivaient et les choses qu'on fabriquait à l'époque. C'est bien. Les dessins nous rafraîchissent la mémoire.
